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Episode 11 : Aminetou Bilal - porte-parole de la jeunesse mauritanienne

Dernière mise à jour : 19 avr. 2023


Pour ce onzième épisode de notre série de portraits, nous rencontrons Aminetou Bilal, de Mauritanie. Aminetou s’est vu propulser sur la scène nationale mauritanienne grâce au buzz médiatique généré par le hashtag qu’elle avait créé pour dénoncer l'insalubrité des rues de Nouakchott. Cette mise en lumière de son combat contre la pollution lui a ouvert les portes de nombreux programmes de leaderships, et de nombreuses opportunités professionnelles! Elle est désormais en mesure de faire résonner la voix de la jeunesse mauritanienne sur la scène internationale lors de rencontres inter-étatiques, comme la COP 27 en novembre dernier, et de poursuivre ainsi son combat pour l’environnement. C’est dans ce contexte qu’Aminetou a décidé de postuler au programme de l’Académie des Talents méditerranéens. Attachée à rester auprès d’acteurs du terrain, elle a décidé de donner un nouveau souffle à son ONG Selfie Mbalite à travers la mise en place d’un nouveau projet alliant réseaux sociaux et protection du littoral. Aminetou nous retrace son parcours.



Parcours: de géologue à militante écologiste


Aminetou vient de Nouakchott, en Mauritanie. Elle y a grandi avant de partir au Maroc, à Marrakech pour ses études supérieures en géologie. Mais très rapidement, elle s'éloigne de ce parcours scientifique pour se consacrer à un travail de sensibilisation et de plaidoyer. En 2017, lassée de voir les amoncellement d’ordures dans les rues de la capitale, elle décide de lancer le hashtag #Selfiembalite (mbalite qui veut dire déchets en langues locales en Mauritanie) et de poster sur Facebook des photos d’elle avec devant ces déchets. En une semaine, sa campagne devient virale. Des centaines de personnes utilisent le hashtag, les chaînes d’information de Mauritanie et de l’étranger s’emparent du sujet. Voilà sa carrière de porte-parole lancée.


“ En 2017, j’ai lancé un hashtag qui est devenu virale #selfiembalite. Les gens ont commencé à se prendre en photo devant des poubelles et des ordures. Ce buzz montre à quel point la sensibilisation via les réseaux sociaux est efficace!”


Avec cette visibilité accrue et cette démonstration d’intérêt pour la lutte contre la pollution, Aminetou décide de créer son ONG, du même nom, Selfie Mbalite. Forte de son expérience en association environnementale, et son attachement à l’Objectif de Développement Durable 14 (protection des océans), elle y réunit des bénévoles pour des actions de nettoyage des plages et des campagnes d’information auprès d’écoliers et de lycéens.


Un engagement continu


Sa notoriété acquise par sa campagne, ainsi que le travail constant de son ONG, la propulsent sur la scène internationale. Elle participe ainsi aux programmes de leadership de renom que sont le Mandela Washington Fellowship, ou Les Jeunes leaders africains de la Fondation Obama. Ces deux programmes lui ont ensuite ouvert les portes de réseaux de jeunes activistes. Elle a ainsi pu rejoindre le réseau des Jeunes G5 Sahel, ou le One Young World.

“Je dois mon ascension à mon engagement continu et constant dans la société civile.”


Ses différents programmes et réseaux l’ont également amené à occuper des postes à responsabilités dans la fonction publique: en 2018 elle rejoint le Premier conseil de la jeunesse de l’Union Africaine où elle y travaille pendant près de deux ans à la représentation des jeunes à l’échelle continentale, et en 2020 elle entre au cabinet de la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille .


C’est aussi au contact de jeunes leaders issus d’autres pays qu’elle a eu l'occasion de co-rédigé le sixième Global Environmental Outlook (GEO6): Jeunesse africaine du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, et de We have a dream, 201 countries, 201 dreams with Sustainable development goals, une initiative d’anciens participants du One Young World Summit et publié au Japon en juin 2021.


L’engagement constant d’Aminetou pour la jeunesse mauritanienne, et la protection de l'environnement l’ont inscrite au classement des “100 jeunes africains les plus influents en 2019 et en 2020, et à celui des “ 110 femmes africaines les plus remarquables” en 2022.

Notoriété et activisme


De par ses différentes réalisations, Aminetou déplore ne pas être aussi présente qu’auparavant dans les activités quotidiennes de son ONG. Elle peut néanmoins compter sur une équipe de bénévoles et d’ambassadeurs qui mènent à bien leurs différentes actions. Dernièrement, ils ont assuré la coordination de deux programmes de sensibilisation auprès des jeunes, financés par le département d’Etat Américain et le Royaume-Uni. Mais malgré la distance, Aminetou reste active dans l’organisme ! Elle a d’ailleurs rejoint l’Académie des Talents méditerranéens pour accélérer le développement d’un nouveau projet au sein de l’ONG. Elle souhaiterait mobiliser de jeunes influenceurs mauritaniens et utiliser leur notoriété pour faire de la sensibilisation à la protection du littoral dans les villes de Nouakchott et Nouadhibou. Le travail mené à Marseille, dans le cadre de la première retraite de l’Académie, en présence de Martin Serralta et des autres Académiciens l’a aidé à consolider son projet qui pourrait toucher jusqu’à 2500 jeunes!


Rencontres et inspirations


La retraite de Marseille c’est le temps fort de l’Académie qu’Aminetou a particulièrement apprécié. Malgré son intérêt pour les masterclass en ligne, la rencontre en physique de Marseille l’a davantage inspirée. Elle a trouvé dans les projets de ses camarades des idées et des points communs qui lui ont permis d’imaginer son projet autrement. L’ouverture d’esprit du groupe et les nombreux échanges étaient propices à cette co-construction.


“Malgré la différence de nos projets, nous partageons de nombreux points communs. Nous avons très rapidement et facilement tisser des liens amicaux durables.”


Alors que le programme touche désormais à sa fin, Aminetou espère que le groupe laissera place à un réseau de méditerranéens engagés qui resteront en contact et qui continueront à s’entre-aider.


“Je suis reconnaissante d’avoir pu rencontrer des jeunes issus des deux rives de la Méditerranée, et d’avoir pu apprendre à nous connaître.”



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